Dans le contexte environnemental actuel, la voiture électrique a de nombreux arguments pour s’imposer comme le moyen de transport du 21ème siècle : silencieuse et facilement rechargeable, la voiture propre présente surtout l’avantage de fonctionner sans émettre un seul gramme de dioxyde de carbone ni aucune particule fine.

Notre commentaire :

Les prévisions sont impressionnantes, mais les utilisateurs sont encore dubitatifs sur les réelles possibilités d’autonomie des véhicules. La solution actuelle envisagée est d’augmenter considérablement les bornes de recharge ou les systèmes de recharge par induction par exemple.

Mais les voitures électriques peinent à s’imposer : on estime en effet qu’elles n’ont représenté que 0,8% des ventes de véhicules neufs dans le monde en 2017.

La raison de cet insuccès ? Les automobilistes du monde entier restent encore frileux à passer à la motorisation électrique, qu’ils estiment être une technologie ne répondant pas à l’ensemble de leurs besoins (autonomie limitée, coût élevé à l’achat…).

La démocratisation de l’électromobilité est pourtant en marche et son statut pourrait bien évoluer rapidement. Selon un rapport du cabinet américain Frost & Sullivan, les voitures propres pourraient en effet s’accaparer un quart du marché automobile d’ici 2025.

400 modèles de voitures électriques disponibles d’ici 2025

Dans sa dernière étude prospective, le cabinet de conseil en management Frost & Sullivan s’est intéressé aux perspectives de croissance du secteur de l’électromobilité.

Les projections de la société américaine sont plutôt encourageantes pour les acteurs du milieu : les ventes de voitures électriques au niveau mondial pourraient en effet atteindre quelques 25 millions d’unités d’ici l’horizon 2025.

“Avec plus de dix constructeurs automobiles annonçant des plans de futurs lancement électriques et plus de 165 modèles actuellement disponibles, les ventes de véhicules électriques pourraient atteindre 25 millions d’unités d’ici 2025 et représenter 22,4 % du total des ventes de véhicules automobiles”, précise dans un communiqué officiel un analyste en charge de la mobilité chez Frost & Sullivan.

Cette forte croissance du secteur s’explique par divers facteurs. Le premier évoqué par les auteurs de l’étude est l’évolution de la réglementation en faveur de la démocratisation des voitures propres.

Face aux enjeux climatiques actuels, les États du monde entier vont en effet déployer des réglementations urbaines de plus en plus favorables aux véhicules à faibles émissions carbone au cours des prochaines années.

L’innovation technologique, au cœur de la croissance du secteur

Les ventes de voitures électriques devraient également être tirées vers le haut par les évolutions technologiques.

Les batteries de stockage vont en effet voir leur capacité augmenter au fil des ans : les spécialistes du secteur estiment à ce titre que la prochaine génération de batteries affichera une capacité énergétique 2,5 fois plus importante qu’actuellement.

De plus en plus sûres et performantes, ces batteries permettront aux constructeurs d’accroître l’autonomie de leurs véhicules… et d’ainsi séduire un plus grand nombre de conducteurs.

L’autonomie, qui est aujourd’hui un des freins à la popularisation des voitures électriques, est considérée comme un des principaux enjeux du secteur.

Les auteurs du rapport estiment en effet que le développement de véhicules à l’autonomie supérieure de 380 kilomètres permettrait de booster les ventes de voitures propres.

Le cabinet américain plaide également pour le développement de véhicules utilitaires sport, notamment des modèles de segments B, C et D.

Les innovations technologiques vont de manière générale avoir un effet bénéfique pour le secteur : elles vont en effet entraîner une baisse des prix.

Frost & Sullivan estiment que les véhicules électriques devraient afficher des prix comparables aux véhicules traditionnels (à motorisation thermique) d’ici 2020.

Mieux, à cette date, le secteur de l’électromobilité ne devrait plus avoir besoin de subventions gouvernementales pour être compétitif.

L’enjeu des infrastructures de recharge

Dans une dernière partie, les auteurs du rapport évoquent les enjeux liés au développement des infrastructures de recharge.

Deux “révolutions” sont actuellement en cours dans ce domaine : la démocratisation de la charge à haute puissance ainsi que le développement de la recharge par induction (technologie de recharge sans fil).

Les premiers équipements de ce type devraient d’ailleurs être lancés auprès du grand public dans le courant de l’année.

“Les stations de recharge sont répandues dans les régions où les ventes de véhicules électriques sont les plus élevées”, déplore cependant Prajyot Sathe. “Les entreprises énergétiques et pétrochimiques ont commencé à investir massivement dans la mise en place de bornes de recharge pour véhicules électriques, car elles sont susceptibles d’être les plus grands bénéficiaires du marché”.

Le développement des systèmes de stockage d’énergie résidentiel est également considéré comme un levier de développement pour la mobilité électrique.

Bien que relativement coûteuses et peu compétitives pour l’instant, les batteries résidentielles (souvent accompagnées de panneaux solaires) devraient également profiter de l’évolution des technologies énergétiques : d’ici quelques années, le prix de ces équipements devrait suffisamment baisser pour attirer un public plus large.

Et notamment les possesseurs de voiture électrique soucieux de produire eux-mêmes l’énergie nécessaire pour recharger les batteries de leur véhicule…

La version originale de cet article a été publiée sur Le Monde de l’Energie.